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Le glissement insatiable des pages

les eaux troubles du mojito philippe delerm

La couverture soigneusement désuète lance un appel à celles et ceux qui ont soif, soif de nouvelles qui n’en sont pas. On connait la pastèque, on connait le métro, la plage, le tango, et pourtant, en lisant, on se dit qu’on ne les connaissait pas si bien que ça. On n’en percevait que la surface, à l’image d’un fruit dont on se contenterait d’en lécher la peau, juste pour en sentir l’odeur et la texture mais sans l’explorer.

Le liseré rouge que l’on peut choisir de conserver ou de retirer donne le ton. Il n’est pas question de frivolités mais bien de constats et d’observations inhérents à l’appétit de la vie. On ne traite pas des femmes qui se recoiffent en voiture avec légèreté. Ou du moins, cette insouciance se cloître dans un concret absolu et lui donne du poids.

Au son du titre, on reste indécis, les eaux troubles du mojito. On se fige dans une perplexité qui devient évidence. Au fil de la lecture, on en veut toujours plus, toujours plus d’anecdotes qui font sens, qui établissent des vérités enfouies.

Alors Philippe Delerm a réussi son pari : exalter toutes les belles raisons d’habiter sur terre!

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