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L’autobiographie philosophique : Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir

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Mes derniers jours ont été rythmés par une lecture coup de cœur, une autobiographie aux saveurs d’enfance et de jeunesse qui m’a replongé dans mes pensées de petite fille et dans mes espoirs de jeune fille : Mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir. Quoi de plus authentique pour un 8 mars de mettre en perspective l’autobiographie et l’une des plus célèbres féministes ?!

En dehors d’un style hors du commun et d’une écriture lisse, soignée et pointue, je conseille cet ouvrage pour le style autobiographique qui sied à merveille à l’auteur. Comment nous voyions-nous enfant ? Quelles espérances avions-nous fondé en nous-même ? Comment se construit petit à petit notre intrusion dans le monde adulte et son appropriation même ambiguë ?

Les « Mémoires d’une jeune fille rangée » de Simone de Beauvoir est une œuvre essentielle certes pour découvrir cette célèbre auteure et philosophe qui a marqué le féminisme mais également à toute personne en quête d’introspection. Ce voyage vers l’enfance et l’adolescence marque les prémices de nos constructions adultes. Nos réflexions ne débutent pas dans la vie adulte, nous nous questionnons depuis toujours. J’ai aimé cette lecture car elle présente l’auteure dans des perspectives qui, bien que lui étant propres, résonnent dans l’esprit de celui ou celle qui le lit. Trois angles d’observation ont retenu mon attention et permettent de se questionner soi-même.

Une dichotomie marquée entre l’enfance et l’adulte

Quand Simone de Beauvoir avait sept ans, elle rapporte que les adultes considéraient peu ses avis. Elle note que plus tard, elle n’oubliera pas de prendre en compte les opinions des enfants de cet âge car ils pensent bien mieux que ce que les adultes veulent faire croire. Je trouve l’idée des réflexions précoces tout à fait intéressantes dans la mesure où elles érigent des soubassements de l’individu que nous serons par la suite.

Se connaître enfant, se rechercher, retrouver ce à quoi nous croyions permet de cerner davantage nos évolutions présentes. Sommes-nous ce que nous voulions être ? Quel fil conducteur a mené nos pensées, nos opinions ? Réfléchir à ce que nous étions et pensions avec la hauteur de l’âge offre le premier cadre de notre auto-analyse. Nous sommes ce que nous étions enfant mais en raison de l’éloignement temporel, nous ne sommes plus vraiment cette personne et c’est ce dédoublement qui ouvre la porte à une introspection future.

La femme totale, l’entièreté du soi dans des valeurs et des exigences universelles

Un aspect de la personnalité de Simone de Beauvoir m’a émue et traverse l’ouvrage de bout en bout : la volonté de se définir par un concept ou un acte. Simone de Beauvoir se voit toute entière dans la religion et le patriotisme lorsqu’elle était petite fille, puis toute entière dans le travail besogneux en étant jeune étudiante. D’ailleurs, petite parenthèse, le statut d’étudiante marque une étape dans sa trajectoire. Elle a acquis le statut auquel elle aspirait, pourtant, cela a-t-il suffit à conquérir son cœur ? A vérifier en lisant le livre !

Le marqueur d’implication totale est fulgurant chez Simone de Beauvoir. L’esprit se confond avec le corps dans la mesure où ce dernier se mêle à l’esprit et ne sert qu’à manifester la totalité du dévouement de l’esprit. Par exemple, elle sacralise sa fatigue, marqueur de son engagement entier dans la littérature.

Les masques en société, « Vivre, c’est mentir »

Mémoires d’une jeune fille rangée est marqué par de nombreuses désillusions, sociales, culturelles, familiales, celle qui m’a le plus interpellée fut sa relation avec ses parents et notamment son père. Elle avance dans un monde qui ne lui ressemble pas, vis-à-vis duquel elle éprouve de la répugnance. Ce sont ces relations qui portent l’essence de notre force, des visions que nous véhiculons. Comment vos relations familiales ont-elles évolué au fil du temps ? A quelles causes affecter ces changements ? L’autobiographie a une visée méditative et inspire.

L’idée d’un masque en société est particulièrement efficace pour se dévoiler vraiment à l’écrit. On se regarde de l’extérieur. On se questionne sur nos habitudes, nos idéaux, notre vision de la vie. Nous pouvons extrapoler nos relations familiales à celles en société. Quelles différences ? Quelles masques pour quelles occasions ? 

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